WSOP : à seulement 30 ans, Adrían Mateos entre dans le club de ceux qui ont remporté 5 bracelets

Publié le 30/06/2025

Le 21 juin dernier, en plein tumulte de la 56ème édition des World Series of Poker (WSOP) au Horseshoe Las Vegas, Adrían Mateos a bouclé un mano a mano aussi bref qu’intense pour s’adjuger l’Event #71, un 50 000 $ High Roller au format mixte NLHE/PLO. Avec ce nouveau trophée, le Madrilène atteint la barre symbolique des cinq bracelets à seulement 30 ans et 11 jours, âge qui le place en cinquième position sur la liste des plus jeunes champions à ce niveau. Avant lui, seuls Phil Ivey (26 ans), Shaun Deeb (29 ans), Allen Cunningham (29 ans) et Stu Ungar (30 ans tout juste) avaient franchi ce cap aussi tôt dans leur carrière.

Un parcours éclair en dix ans et une constance redoutée sur le circuit

Depuis son coup d’éclat à l’European Poker Tour Madrid 2013, Mateos n’a cessé d’accumuler titres et deep-runs. Il avait glané un premier bracelet à Paris en 2013 lors du WSOPE Main Event, devenant alors le plus jeune vainqueur de l’histoire de la franchise européenne.

Deux ans plus tard, il récidivait à Las Vegas sur un 1 500 $ Summer Solstice, avant de frapper coup sur coup en 2017 dans le prestigieux Heads-Up Championship à 10 000 $. Son quatrième bracelet était tombé en ligne, sur GGPoker, à l’été 2023.

Aujourd’hui, le voilà désormais quintuple lauréat après avoir dominé un field de 128 entrants, parmi lesquels Fedor Holz, Dan Smith et le tenant du titre Jesse Lonis. La table finale, disputée sous l’œil des caméras d’ESPN, s’est conclue en moins de quatre heures : Mateos a éliminé trois adversaires et encaissé 1 915 000 $, portant son total de gains WSOP à plus de douze millions de dollars.

Dans le sillage des légendes du jeu, l’appétit intact d’Adrían Mateos

Interrogé dans la salle de presse, l’Espagnol s’est montré égal à lui-même, humble mais ambitieux. « Depuis petit, je regarde les vidéos de Phil Ivey breakant tous les records ; le rejoindre sur une statistique, même lointaine, est un honneur. Mais je veux avant tout continuer à jouer le meilleur poker possible », souffle-t-il. Son coach, le Français Romain Nussmann, insiste : « Ce que les chiffres ne montrent pas, c’est la discipline quotidienne : le travail sur les solvers, la préparation mentale, la nutrition. Ses cinq bracelets sont simplement la partie visible de l’iceberg. »

Les analystes soulignent un autre facteur : la polyvalence. En dix ans, Mateos a remporté des tournois en Hold’Em Short-Stack, en Heads-Up, en Six-Max et désormais en format mixte. « Cette capacité à maîtriser plusieurs textures de jeu rappelle l’éclectisme d’un Phil Ivey », estime le journaliste américain Chad Holloway. Reste que la route vers les dix bracelets, cap mythique atteint seulement par Phil Hellmuth et Doyle Brunson, demeure longue. « Mais à son rythme actuel, c’est un objectif réaliste en moins de quinze ans », calcule Norman Chad à la télévision américaine.