Selection des mains préflop en poker texas hold'em

Publié le 23/09/2011

Au poker, aucune main n’est drawing dead préflop, d’autant plus si on considère les fois où nous remporterons le pot grâce à un bluff, cependant il est bien entendu possible de classer une main de départ selon sa valeur intrinsèque.


Nous nous appuyons ici sur la classification de David Slansky :
Joueur professionnel américain depuis 1970, auteur notamment de Poker Théorie.

Mains de Poker du Groupe 1

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Mains de Poker du Groupe 2

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Mains de Poker du Groupe 3

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Mains de Poker du Groupe 4

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Mains de Poker du Groupe 5

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xs ;



Mains de Poker du Groupe 6

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Mains de Poker du Groupe 7

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xs ;
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Mains de Poker du Groupe 8

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xs = n'importe quelle carte sous le 10, de la même couleur que la première citée.
Pour représenter des cartes assorties, j'ai décidé de choisir deux trèfles.
Cependant deux carreaux, deux coeurs ou deux piques feront très bien l'affaire...


La force intrinsèque de vos 2 cartes dépend de 3 facteurs :

- la hauteur
- la couleur (les cartes assorties, c'est-à-dire de la même couleur, « suited ») qui permet de toucher éventuellement la flush.
- la proximité (les connecteurs, « connectors ») qui permet de toucher éventuellement une suite.


Cependant le poker n’est pas un jeu stéréotypé ainsi cette classification n’a de sens que si nous la croisons avec d’autres paramètres :

(citons les principaux)

- la position
- les enchères précédentes
- le format de la table ("full ring" ou "short handed")
- le style des adversaires



La position :

En full ring, la table de poker peut être divisée en 4 zones :

- position basse (“early position”) : UTG, UTG +1, UTG +2
- position médiane (“middle position”) : MP1, MP2
- position tardive (« late position ») : Hijack, Cutoff, Bouton
- les blinds : small blind et big blind



http://i41.tinypic.com/2s63p88.png




Ainsi, préflop, plus nous nous rapprocherons du dernier de parole, c’est çà dire du bouton (blinds exclues) plus nous pourrons ouvrir les enchères avec un panel de mains (« hand range ») large.



Les enchères précédentes :

Plus il y aura d’enchères (raise) avant nous, plus il nous faudra une main forte, en revanche s’il y a beaucoup de limpers (personnes qui ont callé la blind) nous pourrons suivre avec une main relativement faible pour profiter de la cote offerte.
« First in », c'est-à-dire quand personne n’aura enchérit avant nous nous pourrons revanche élargir notre range en position tardive.



Le format de la table :

Plus il y aura de joueurs à la table, plus il nous faudra une main forte. Le short handed permet ainsi un style de jeu plus loose.




Les conseils de D.Slansky :

En early posiiton :
Dans une partie où les joueurs sont ni trop serrés, ni trop agressifs, jouer les mains des 4 premiers groupes.
Si vous adversaires jouent un grand nombre de mains sans être trop agressifs, vous pouvez ajouter les mains de départ du groupe 5.
Contre des joueurs serrés, concentrez vous seulement sur les mains des trois premiers groupes.

En middle position :
Si le pot n'est pas relancé, vous pouvez entrer dans la partie avec n'importe quelle main des 5 premiers groupes.
Si vos adversaires jouent un grand nombre de mains, vous pouvez ajouter les mains de départ du groupe 6

En late position :
Dans une partie classique, vous pouvez jouer des mains jusqu'au groupe 7, voire 8 si vos adversaires jouent serré et que vous pouvez les bluffer facilement.



Pour ma part, je dirai que :

Plus les adversaires seront serrés (« tight ») agressif, plus nous pourrons ouvrir avec une main faible, car nous volerons souvent les blinds.
Plus ils seront large (« loose ») agressif, plus nous devrons ouvrir avec une main forte car nous ne volerons quasiment jamais les blinds.
Si nos adversaires sont passifs, nous pouvons toujours tenter d'aller voir le flop avec des mains marginales pour voir si nous touchons le flop car leur passivité nous permettra aussi de voir la turn à moindre coût.



un autre critère:
- la profondeur du stack, le M :

Le « M » désigne la profondeur de notre tapis et s’obtient en divisant notre stack par l’addition de la petite et de la grosse blind (rajouter un tour d’ante si il y en a).
Le nombre obtenu nous indique ainsi le nombre de tours qu’il nous reste à jouer et nous renseigne sur la stratégie à adopter.

Ainsi plus le M est bas, plus il faudra une main forte pour suivre tandis qu’il ne faudra pas hésiter à envoyer all in quand nous serons « first in », avec une main même moyenne car vous n’aurez bientôt plus de jetons.
On parle ainsi de la zone « push or fold » (all in ou passe) quand le M est inférieur à 10 (pour ma part je pense que l'on peut se laisser tomber jusqu'à un M de 6,6, soit 10BB, voire même un peu moins dans une partie sans ante, mais cela n'engage que moi).


Il ne s'agit pas ici de reproduire strictement les hand range proposées par D.Slansky mais d'adapter ce modèle à son style afin d'avoir une stratégie préflop relativement rigoureuse car il est toujours tentant d'aller voir tous les flops...




Exemple de sélection des mains de départ selon la position :

full ring avec un M environ égal à 20
http://i45.photobucket.com/albums/f57/Nilujette/palettepreflop2-3-1.jpg





A chaque position correspond un panel de main correspondant à la classification de D.Slansky (G1 pour les mains du groupe 1, G2 pour celles du groupe 2 et ainsi de suite...).
Les mains à jouer sont celles propres à la case correspondant à notre position plus celles des cases des positions précédentes (excepté UTG qui est la première position), cela nous donne notre palette de mains préflop.

Le VPIP (Voluntary put in pot percentage) est le pourcentage de temps que le joueur choisit de mettre de l'argent dans le pot.

Rappel : il y a 169 mains de départ possibles au Texas hold'em.
(AJ assortis à coeur et AJ assortis à pique étant considéré comme la même main).

ex : UTG, nous jouons les mains du groupe 1 et 2, soient 10 mains/169.
Soit un taux d'environ 5,9%.

Le VPIP nous renseigne sur l'image que nous renvoyons à la table.

Avec cette sélection, voici nos statistiques selon les zones de la table:

-early position : 7,7%
-middle position : 13%
-late position : 31,9%

Soit un VPIP général de 18,1% sans compter les fois où nous allons mettre de l'argent volontairement dans le pot en position de small ou big blind, ce qui correspond à un jeu tight.

L'idée est d'essayer d'entrer dans le coup, en relançant first in avec ces mains dès que nous pouvons, pour avoir un pourcentage de raise préflop juste en dessous du VPIP de façon à avoir un style de jeu tight aggressif.

Pour suivre une relance il faudra alors resserrer notre hand range en ne jouant par exemple que les mains de la zone précédente en gardant toujours à l'esprit que cela dépend aussi du style de jeu de notre adversaire.



Cette sélection de mains préflop n'est pas la seule possible, nous pouvons bien sûr jouer plus loose mais j'ai choisi celle-ci car avec un M de 20, elle reste simple et efficace à jouer en tournoi full ring où il faut essayer de protéger son stack.
A vous désormais de construire votre propre tactique préflop, sans oublier que l'adaptation aux différents paramètres de la table est un facteur important de la réussite.


La stratégie de jeu dans la zone des blinds n'est pas abordé ici, elle sera abordée dans de futurs articles. ici




Bonnes sessions à tous.

Par x pp14 pour bien jouer au poker.