Le slowplay, un move à double tranchant
Publié le 23/09/2011
Le slowplay fait partie des techniques "avancées" les plus connues des joueurs débutants. Elle n'est malheureusement utilisée à bon escient que dans de très rares cas.
Comme son nom l'indique, le slowplay consiste à "jouer doucement" une main forte, en représentant de la faiblesse, dans le but de piéger son adversaire. Ce move comporte de nombreux avantages mais, méfiez-vous, ses inconvénients sont presque plus nombreux encore.
Pourquoi slowplayer?
La réponse est évidente : pour tenter d'extraire un petit peu plus de value que ce qu'on aurait pu obtenir en attaquant le coup frontalement. En représentant de la faiblesse, deux choses peuvent arriver :
- soit votre adversaire n'a rien et dans ce cas, slowplayer peut lui donner l'envie de bluffer pour arracher le pot.
- soit il a une main moyenne moins forte que la vôtre et cela peut lui laisser penser qu'elle possède plus de valeur qu'elle n'en a réellement.
Au final, dans un cas comme dans l'autre, slowplayer lui donnera souvent l'envie de miser alors qu'il serait certainement sorti du coup face à une mise de votre part, vous permettant d'extraire de la value là où il n'y en avait pas à la base.
Dans quelles circonstances est-il envisageable de slowplayer?
La première chose à prendre en compte est la force réelle de votre main. Je vous déconseille fortement de slowplayer vos mains moyennes/fortes. Vous devez avoir une main très forte (voire même les nuts), pour commencer à envisager cette possibilité.
La deuxième chose importante est la texture du flop. Evitez de slowplayer vos bonnes mains sur des flops "drawy" (qui présentent de nombreux tirages). En checkant au lieu de miser sur ce genre de flop, vous risquez d'offrir des cartes gratuites à des adversaires possédant des tirages qui, une fois complétés, pourraient surpasser votre main. A l'inverse, sur des flops très secs, les risques d'améliorations adverses sont réduites, rendant le slowplay beaucoup plus envisageable.
La dernière chose importante à garder en tête, est le style des joueurs contre qui vous décidez de slowplayer. Pour envisager ce move, vous devrez être à peu près sûr que votre adversaire misera après que vous ayez checké. Privilégiez donc les joueurs agressifs qui aiment exploiter la moindre faiblesse plutôt que les joueurs serrés/passifs qui auront de grandes chances de checker derrière vous.
Prenons quelques exemples qui illustrent ces notions
Un joueur agressif relance en milieu de parole et vous êtes le seul à le coller en BB avec





Autre exemple : vous relancez au bouton avec





Je ne saurais trop vous conseiller d'attaquer frontalement ce genre de coups pour éviter de commettre des erreurs. Il en est de même concernant les mains du type TPTK (top pair top kicker). Ces mains-là ne sont pas suffisamment puissantes pour mériter un slowplay. Privilégiez enfin d'avoir recours à cette technique contre le moins d'adversaires possible. Plus les possibilités d'améliorations adverses seront nombreuses, plus vos chances de perdre un gros coup seront importantes.
N'oubliez pas que le slowplay est une arme à utiliser avec modération et dans des circonstances bien précises. Dans un poker moderne débordant d'agressivité, le meilleur moyen de remporter un gros coup avec un gros jeu reste la plupart du temps de l'attaquer de front.