Déja un an que jouer au poker est légal en France

Publié le 29/06/2011

Alors que les salles de poker soufflent tour à tour leurs premières bougie d'anniversaire (et récompensent leur joueurs avec des promotions toutes plus inventives les unes que les autres, je pense à Chase The Ace de Bwin ou le 1% de Elky), dressons un état des lieux de la situation.

La fréquentation des joueurs


La fréquentation des salles a été impacté négativement par différents phénomènes au cours de cette première année :

  • Fiscalité : le taux d'impoisition reste trop élevé. Les joueurs gagnants sont de moins en moins nombreux, et de plus en plus jettent l'éponge. Même si les salles ont fait des efforts, à l'image d'Everest qui a supprimé la taxe pré-flop, les joueurs ont de grandes attentes dans la revoyure de la fin d'année.

  • Impact du Black Friday : pas l'effet espéré. On attendait un report des joueurs américains sur les salles européennes acceptant les joueurs étrangers mais cela n'a pas eu vraiment lieu. Il y aurait peut-être même une diabolisation du poker avec les poursuites en justice des dirigeants de pokerstars et fulltiltpoker.

  • Fort renouvellement de la masse des joueurs : beaucoup de joueurs ne jouent que quelques mois/quelques semaines. Aujourd'hui, selon les déclarations de JF Vilotte au Figaro, 10% des joueurs représentent 80% des mises. Malgré le nombre important d'inscriptions (à l'image de Winamax et ses 1 millions de joueurs), on sait que le principal défi d'un site de jeu en ligne est la rétention, non l'attraction.

Part de marché des différents opérateurs


La réalité est difficile à appréhender. D'un côté les communiqués mirobolants des salles de poker, de l'autre une réalité qui peut paraitre un poil différente. Si l'on reprend les principales déclarations des dirigeants des principaux groupes un an après l'ouverture, on obtiendrait le top 3 suivant :

 

  • PokerStars.fr : 40% de part de marché, soit 120 000 joueurs actifs.
  • Winamax.fr : 33% de part de marché, soit 100 000 joueurs actifs.
  • Betclic Everest Group : 20% de part de marché, soit 60 000 joueurs actifs.


Ces 3 acteurs principaux représenteraient aujourd'hui 93% du marché. PartyPoker.fr, Bwin, Sajoo et les autres ne représenteraient que 7% du marché, ce qui semble assez difficile à imaginer. Selon les données Pokerscout.com, le marché en cash-game serait segmenté comme suit :

  • PokerStars.fr : 27,5% de part de marché
  • Winamax.fr : 21% de part de marché
  • Betclic-Everest : 17% de part de marché
  • Ongame.fr (Bwin, Eurosport, Sajoo, Unibet): 13% de part de marché
  • PartyPoker.fr : 12% de part de marché
  • FullTiltPoker.fr : 4% de part de marché
  • PartouchePoker.fr : 2% de part de marché
  • Ipoker.fr (ChiliPoker.fr, Joa, Titan): 1,5% de part de marché
  • Pkr.fr : 1% de part de marché
  • Microgaming/888.fr (200%Poker, PokerSubito, PokerXtrem) : 1% de part de marché


Sur la première année, le marché aurait généré 6 à 7 milliards de mises en cash-game et 900 millions d'euros de droit d'entrée en tournois (soit environ 90 millions d'euros pour les salles).

Une concentration du marché sur les prochains mois ?


Avec l'explosion des budgets et un burn-rate qui est grimpé en flèche, certaines sociétés n'arriveront pas à sortir la tete de l'eau. Les premières fusions-acquisitions ont lieu (Mangas gaming -> Everest pour former Betclic Everest Group) et devraient se multiplier dans les mois à venir.

Les petites salles sans avantage comparatif auront du mal à survivre : PokerXtrem, Poker83, etc. Des salles comme pkr.fr semblent en meilleure forme qu'il y a quelques mois, et peuvent miser sur la qualité de leur logiciel de poker.